Depuis son arrêt technique en juin, le Linac 4 fonctionne plutôt bien, fournissant des faisceaux au Booster du PS avec une bonne disponibilité (98,7 %). Malgré une petite fuite d’eau dans le système de refroidissement de l’un des aimants quadripôles du Booster du PS, la disponibilité des faisceaux reste élevée (94 %). Même si cette fuite est peu importante, pour éviter des complications, les équipes ont mis en place un dispositif pour évacuer l’eau de l’aimant. La fuite fait l’objet d’une surveillance permanente, grâce à une caméra et aux données issues du sytème de refroidissement par eau. Tant qu’elle n’empire pas, l’exploitation continuera normalement jusqu’à la fin de la campagne 2024. Si elle s’aggrave de façon notable, un aimant de rechange est prêt à être installé ; cette installation nécessiterait plusieurs jours d’arrêt du faisceau.
Comme évoqué dans de précédentes nouvelles des accélérateurs, ISOLDE a commencé l’exploitation pour la physique le 8 avril. Depuis, environ 20 sessions d’exploitation différentes ont été réalisées aux stations d’expérimentation à basse énergie, à l’aide de divers isotopes produits en envoyant le faisceau de protons haute intensité du Booster du PS sur différents types de cibles. Parallèlement, l’accélérateur linéaire supraconducteur HIE-ISOLDE a démarré le refroidissement et le conditionnement de 20 de ses cavités accélératrices installées dans quatre cryomodules ; la semaine dernière, les premiers faisceaux ont été accélérés afin que les équipes puissent procéder aux réglages des expériences en aval. Le 12 juillet commencera la campagne de physique s’appuyant sur des faisceaux d’isotopes post-accélérés, qui se poursuivra jusqu’à la fin de la période d’exploitation 2024 d’ISOLDE, prévue le 25 novembre.
Quant au SPS, à la suite du remplacement d’un aimant mené avec succès le 18 juin, il a repris la livraison de faisceau pour ses clients habituels : la zone Nord et le LHC. Cependant, le 25 juin, les opérateurs du SPS ont reçu une alerte d’un système d’alarme indiquant que certains aimants du SPS étaient en surchauffe. Les aimants sont équipés d’un système de protection qui coupe leur alimentation quand leur température s’élève de façon excessive, ce qui interrompt également la production de faisceaux.
Les spécialistes se sont aperçus que la surchauffe était provoquée par une obsctruction dans le circuit de refroidissement par eau. Le circuit a donc été désobstrué puis re-rempli le 26 juin, ce qui a permis de relancer la production de faisceaux. La cause de l’obstruction était des morceaux de caoutchouc qui étaient restés dans le circuit à la suite d’un incident survenu plus tôt dans l’année.
Depuis que ce dernier problème (on espère que ce sera le dernier) a été réglé, la livraison de faisceaux par le SPS a été très satisfaisante, puisque l’accélérateur a atteint une disponibilité de 97 % pour le LHC et de 93 % pour la zone Nord, ce qui compense en partie le temps de faisceau perdu précédemment. En outre, l’exploitation HiRadMat, initiallement programmée du 1er au 5 juillet, était déjà terminée avec succès le 2 juillet, offrant une marge de temps supplémentaire pour les expériences de la zone Nord.
Le LHC a recommencé à produire des faisceaux le 28 juin, après avoir avancé certaines activités de développement de la machine afin de laisser à l’expérience ATLAS le temps de se remettre d’un problème de refroidissement cryogénique. Depuis, la production de luminosité a été bonne, bien que les faisceaux aient souvent été éjectés prématurément à cause de divers problèmes techniques sans rapport entre eux et, dans l’ensemble, mineurs. Malgré cela, la disponibilité de la machine LHC la semaine dernière a été de 70 %, avec un pourcentage de temps de fonctionnement en mode collision de faisceaux (autrement dit, de fonctionnement avec faisceaux stables) de 51,3 %, donc légèrement supérieur à notre objectif de 50 %.